Intéropérabilité

Les actions pour l’interopérabilité dans le secteur médico-social

Aux côtés de la CNSA, l’ANS œuvre pour l’interopérabilité des systèmes d’information dans le secteur médico-social

Afin de fluidifier les parcours pour le secteur médico-social, l’ANS œuvre aux côtés de la CNSA depuis 2019 pour faciliter l’exercice des professionnels en MDPH et en ESMS, mais également favoriser l’accès à l’information entre acteurs dans le cadre de l’accompagnement des usagers et simplifier les démarches des usagers.

Plusieurs cadres fonctionnels et techniques de référence ont été co-construits avec l’ensemble des parties prenantes dans le respect des orientations normatives du cadre d’interopérabilité des systèmes d’information de santé de l’ANS.

En 2021, une étape majeure a été franchie dans la simplification des démarches des usagers auprès de leur MDPH et l’efficience de leur traitement par les équipes, avec un premier déploiement, dans plusieurs MDPH, des interfaces entre les téléservices de demande en MDPH et les SI des MDPH.

Toujours auprès des MDPH, nous avons également œuvré sur des enjeux prioritaires de transfert de dossiers et portabilité des données entre SI MDPH.

Ces travaux réalisés pour le secteur médico-social ouvrent également des perspectives plus globales d’évolution de notre offre de référentiels et services (offre de services de tests d’interopérabilité, référentiel de portabilité de dossiers) afin de les décliner et proposer auprès de l’ensemble des industriels.

L'intéropérabilité en chiffres

S'il fallait résumer les actions en quelques chiffres…

6 Groupe de travail : Co-construction de l’interopérabilité et architecture – urbanisation

5 MDPH interconnectées et mises en service dans le cadre des échanges standardisés FHIR entre les téléservices et les SI MDPH : première étape avant un déploiement progressif en 2022 dans les 102 MDPH

Interview d’Eric Sebelin

Expert interopérabilité à l’ANS

Comment qualifiez-vous ces travaux conduits en commun avec la CNSA pour le cadre d’interopérabilité des systèmes d’information de santé ?

Les équipes de l’ANS et la CNSA conduisent, de manière intégrée, ces travaux d’interopérabilité, inscrits dans la feuille de route du programme SI MDPH pilotée par la CNSA.

Les travaux se font en étroite collaboration, en lien avec les acteurs du terrain, à chaque étape : depuis la définition des besoins jusqu’à la mise en œuvre des flux d’échange et à l’accompagnement du développement des usages.

C’est la vraie force de cette collaboration, qui offre à l’ANS, la garantie que les spécifications d’échanges, puissent être correctement prises en main puis implémentées par les industriels. C’est aussi et surtout, grâce au déploiement piloté par les équipes de la CNSA, la garantie que ces standards d’échanges soient déployés sur le terrain, de manière massive et rapide, et que cela apporte une vraie valeur ajoutée aux professionnels et aux usagers.

Quels sont les travaux attendus pour les prochaines années ?

Les enjeux sont multiples. Ils concernent tout d’abord l’usage en routine, et dans toutes les MDPH, des échanges entre les téléservices de demande en ligne en MDPH et les SI MDPH. Ces travaux sont essentiels pour permettre à l’usager d’avoir une vraie visibilité sur ses démarches auprès des MDPH.

Un autre axe de travail important concerne les échanges avec les ESMS dans le cadre du suivi des décisions d’orientations des personnes en situation de handicap. L’objectif est de pouvoir publier un cadre national de référence pour que les éditeurs des SI MDPH et les éditeurs de DUI des ESMS puissent communiquer avec le service Viatrajectoire PH. Nous prévoyons une mise à disposition des environnements de test pour les éditeurs courant 2022.

Interview de Thierry Cointepas et Pierre Tanguy

MDPH 44

Qu’apporte à votre MDPH le téléservice interconnecté en matière de traitement de dossiers ?

Il est encore un peu tôt pour être exhaustif dans ce retour mais aujourd’hui, nous observons un gain de temps et une véritable amélioration de la qualité de la donnée saisie. L’usager reçoit les éléments d’information concernant son dossier plus rapidement, ce qui induit chez nous, une adaptation de la stratégie de la communication de la MDPH vers les usagers.
Nous pensons aussi que sur le long terme, le métier d’instructeur va évoluer : le gain de temps induit par la quasi- absence de saisie devrait lui permettre de disposer de plus de temps pour mieux analyser les formulaires, avoir un potentiel contact téléphonique avec l’usager, etc.

Interview de Franck Pilot

GCS SARA

Quel est l’enjeu pour vous, opérateur de Viatrajectoire, de vous inscrire dans le cadre d’interopérabilité des systèmes d’information de santé ?

L’utilisation des normes et des standards déjà définis dans le cadre a un vrai intérêt pour un opérateur de service d’orientations comme Viatrajectoire : dans le champ du handicap, nous sommes à l’interface entre 102 systèmes producteurs (demandeurs : maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH)), et 11 000 systèmes cibles (offreurs : établissements et services médico-sociaux). Cela permet de réduire pour nous le temps passé lors de la conception du produit lui-même ainsi que des interfaces. Cela permet de faciliter l’intégration avec les SI partenaires inscrits dans la démarche en évitant la mise en place d’interfaces spécifiques : c’est un élément clef pour favoriser le déploiement.

Quels sont les premières étapes franchies en 2021 et que vous apportent la dynamique engagée avec la CNSA et l’ANS dans ce cadre ?

Nous avons travaillé en 2021 avec la CNSA et l’ANS à la définition des cas d’usages à implémenter aussi bien pour les échanges avec les MDPH que les échanges avec les ESMS du champ PH. C’est un préalable indispensable de faire converger le métier avant de pouvoir se lancer dans les spécifications techniques et l’implémentation. La présence de la CNSA est essentielle dans ce cadre. Côté ESMS, en complément des groupes de travail regroupant les acteurs métiers et industriels du secteur, nous avons également réalisé, avec la CNSA et l’ANS, des entretiens ciblés dans plusieurs ESMS afin d’approfondir notre compréhension des usages actuels de Viatrajectoire et projeter les usages cibles pour les échanges avec les DUI. Sur cet aspect, nous avons bénéficié de l’expérience de l’ANS sur la conduite de ce type de projets.